J’ai voulu puiser dans le riche patrimoine culturel français et le choix de Saint-Exupéry s’est presque imposé par lui-même. C’est une histoire d’écriture imagée où la réalité rejoint la fantaisie de nouveaux dessins réalisés en collaboration avec Renato Ferraro. Une histoire sur l’œuvre de Saint-Exupéry pour son roman le plus connu.  
Les spectacles dits de ‘son et lumières’ puisent dans ‘le merveilleux’. Nous pouvons le constater dans nombreux représentations et dans le monde entier. Ce n’est là que le moyen le plus  immédiat d’uniformiser n’importe quelle idée de spectacle – même en présence des différences les plus extrêmes – aussi bien liée à un certain réalisme qu’à l’abstraction la plus pure.
A mon avis la mondialisation devrait être, au contraire, l’exportation facilitée de réalités différentes entre elles, de telle sorte qu’elles puissent acquérir la même dignité pour la culture collective de notre planète. D’après ces convictions j’ai pensé que le thème du ‘spectacle’ devait insister sur la culture du territoire, et devenir un élément porteur de communication.
Saint-Exupéry est un grand enfant de Lyon; sa vie et sa mort prématurée en ont fait un personnage de grand intérêt.
L’idée est une interprétation, animée, du Petit Prince, en employant les dessins originaux du personnage et en ajoutant ensuite de nouveaux traits créés pour l’occasion ainsi que de nouvelles images.
Les projections en images géantes sur la façade du Théâtre des Célestins, et sur la place, amplifient l’impact visuel.
Ouverture de scène et lever de rideau. Sur la scène projetée commence la représentation. Un théâtre sur, et dans, le théâtre. Ce n’est pas une relecture du récit mais au contraire une transposition du roman dans la ‘réalité’ dans laquelle il est né, l’apport de l’auteur, les circonstances historiques, géographiques, culturelles.
Les images changent avec une extrême liberté visuelle et la narration ressent de cette nécessité; les superpositions sont le vrai tissu connectif de l’histoire et les images s’alignent tout naturellement. Les paysages défilent, changent, tandis que Saint-Exupéry entre dans sa création. Sa vie se mêle à l’histoire et, très souvent, l’auteur supplante le Petit Prince.
Alex Donadio