Penser un musée napoléonien aujourd'hui pour l’insérer dans une villa d'époque signifie faire revivre l'Histoire. L'histoire de la villa, l'histoire du passage des troupes napoléoniennes, l'histoire du changement du territoire, des lois, des coutumes, d’une 'révolution' importée. De cette manière l'enquête historique et la récolte d'images-témoignages deviennent dans le musée une réappropriation de la mémoire du territoire. Endroit de la vérité absolue tiré par les sources de l'Histoire, mais aussi endroit de la dramatisation, où l'Histoire s'explique' comme succession d'événements deplacés dans l’espace et soustraits à la linéarité temporelle. L'approche à la pensée architecturale pour ce musée n'a pas été établi par des 'modèles' architecturaux, par références culturelles d'architecture, mais plutôt par une approche interdisciplinaire de type spéculatif, historique-humaniste. Après avoir effectué des recherches et des enquêtes historiques très attentives, nous avons eu deux sources possibles pour des orientations, pour cette étude de faisabilité du nouveau musée, guides fondamentaux pour réaliser les places, visualiser les actions, délinéer les parcours, enfin pour raconter l'Histoire. Pour réaliser une lecture en ‘feed-back’ pour en vue de rétablir le Mythe. Une source, qui à notre avis devenait la 'pierre angulaire' du projet du nouveau Musée Marengo, c'était a été Le 'Rapport’ du combat, rédigé par le général Berthier et 'corrigé' plusieurs fois par Napoléon Bonaparte, avant d'être envoyé à Paris. Autre source, pas moins angulaire, on pourrait dire 'physiquement' angulaire, a été pour nous le fait que à Marengo, en souvenir de la victoire, devait être dédiée une ‘Ville idéale’ et Napoléon lui-même a posé la première pierre de la pyramide commémorative qui devait se lever au centre de la ville.
Nous empruntons les mots de Carlo Scarpa, un des architectes plus extraordinaires - avec Le Corbusier et Frank Lloyd Wright - du XXe siècle: "Restaurer est introduire des traces de nouveau dans l'existant à travers les matériels et les techniques fragmentaires de la préparation" comme métaphore de ce projet. C’est-à-dire: le musée pensé comme 'traces' du nouveau pour 'restaurer' l'Histoire.
Alex Donadio